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    Les Etats-Unis, une superpuissance rongée de l'intérieur : l'alerte de l'économiste Nicholas Eberstadt
    Ecrit le 14/12 18:00
    Un générateur nucléaire introuvable dans l'Himalaya : l'opération secrète de la CIA qui inquiète encore l'Inde
    Ecrit le 14/12 17:28

    Ecrit le 14/12 17:00
    Management : les 17 livres à lire au moins une fois dans sa vie (selon les experts)
    Ecrit le 14/12 16:00
    Face aux pétroliers fantômes russes, la mer Noire devient un foyer d'escalade régionale

    Il aura fallu attendre le 10 décembre, que les conditions météorologiques le permettent enfin, pour que les autorités bulgares puissent enfin accéder au Kairos. Depuis près d'une semaine, ce pétrolier endommagé dérivait à faible distance d'Ahtopol, petite ville côtière du sud de la Bulgarie. Touché quelques jours plus tôt par une attaque de drones marins ukrainiens en mer Noire, le navire avait été tracté à la hâte jusqu'aux eaux bulgares avant d'être abandonné près de la frontière par un remorqueur turc. Sous escorte de la police des frontières, des représentants de l'administration maritime bulgare sont montés à bord pour en évaluer l'état, première étape avant un éventuel remorquage vers le port de Bourgas, selon les informations de la chaîne bulgare bTV Novinite.

    Un navire dans les eaux bulgares

    Long de 280 mètres et large de 50 mètres, le Kairos est équipé d'un héliport et conçu pour le transport de grandes quantités de pétrole. Officiellement, il appartient à la société chinoise Sn. MTS, mais s'inscrirait dans la flotte fantôme russe, utilisée pour contourner les sanctions occidentales. D'après les informations transmises par l'équipage à bTV Novinite, le pétrolier ne transportait pas de cargaison au moment de l'attaque ukrainienne survenue fin novembre.

    Les autorités bulgares assurent avoir suivi la progression du Kairos dès son entrée depuis les eaux turques. Bien que son système d'identification ait été désactivé, l'administration maritime affirme que sa trajectoire vers la côte bulgare était claire et régulière. Les tentatives de contact sont restées sans réponse et, en raison d'une houle atteignant 4 à 5 mètres, aucune intervention n'a été possible, a expliqué Grozdan Karadzhov lors d'un briefing au Conseil des ministres, en présence du ministre des Affaires étrangères Georgi Georgiev. Une rencontre avec l'ambassadeur de Turquie à Sofia, Mehmet Uyanik, a eu lieu le 8 décembre afin d'obtenir des explications sur l'arrivée du navire dans les eaux bulgares, rapporte Mediapool.

    L'objectif des autorités est désormais d'éloigner le pétrolier. Des préparatifs sont en cours pour acheminer à bord du matériel technique, notamment un générateur électrique plus puissant, afin de rétablir l'alimentation des systèmes. Cette étape doit permettre de lever l'ancre et d'organiser le remorquage du Kairos vers un lieu sûr, a indiqué le ministre des Transports.

    De nombreux pétroliers russes en mer Noire

    Le récit de l'attaque, livré par le second capitaine du Kairos, Ma Xianghao, donne les détails de l'incident. Dans un entretien accordé à bTV, il a expliqué que trois vedettes rapides télécommandées s'étaient approchées du navire alors qu'il naviguait près du Bosphore. Deux d'entre elles ont frappé presque simultanément, touchant successivement les flancs tribord et bâbord. L'équipage, qui avait d'abord confondu ces engins avec des bateaux de pêche, n'a compris la menace que trop tard.

    À la suite des explosions, un incendie s'est déclaré à bord. Malgré les tentatives pour le maîtriser avec les moyens disponibles, le feu s'est rapidement propagé, obligeant le capitaine à ordonner l'évacuation. Les canots de sauvetage ayant été endommagés par l'impact, certains marins ont dû se jeter à la mer et attendre l'arrivée de navires de passage. L'équipage craignait une nouvelle attaque, un troisième drone étant présent à proximité, mais celui-ci n'a finalement pas frappé, a raconté Ma Xianghao.

    Une incertitude qui a quoi inquiéter sur le risque d'une escalade en mer Noire, surtout que le sort du Kairos n'est pas un cas isolé. Un second pétrolier, le Mocha, illustre la persistance de ces pratiques en mer Noire. Construit en 2004 et battant pavillon gambien, ce navire figure sur les listes de sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni. Selon le site spécialisé Maritime.bg, le Mocha a récemment quitté la zone économique exclusive bulgare pour se repositionner à l'est de Midia, dans les eaux proches de la Turquie, après avoir passé plusieurs semaines au large des côtes bulgares.

    Ce déplacement est intervenu dans un contexte de multiplication des attaques ukrainiennes contre la navigation commerciale liée à la Russie. Les analystes de la société de sécurité maritime EOS estiment que Kiev cherche à perturber les exportations pétrolières russes par voie maritime. Quatre navires ont été visés en une semaine, dont plusieurs dans la zone économique exclusive turque, à l'aide de drones de surface et de drones aériens. Pour autant, l'analyse des données satellitaires et des signaux AIS montre que l'impact reste limité et que de nombreux pétroliers poursuivent leurs rotations.

    Ecrit le 14/12 13:48

    Ecrit le 14/12 13:00
    Au moins 12 morts dans une attaque terroriste à Sydney pendant la fête juive de Hanoukka

    Au moins douze personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dimanche lors d'une attaque par balles sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, en Australie. Au moment de l'attaque, un événement festif avait lieu sur la plage pour célébrer Hanouka, fête juive qui commence dimanche au coucher du soleil et qui était célébrée à ce moment-là par la foule sur la plage. "Cette attaque visait la communauté juive de Sydney le premier jour de Hanouka", a déclaré le Premier ministre de l'Etat australien de Nouvelle-Galles-du-Sud, Chris Minns lors d'une conférence de presse. Il s'agit d'un "acte terroriste", a ajouté le chef de la police de l'Etat, Mal Lanyon.

    Selon la police, un des deux assaillants présumés a été tué et l'autre, blessé, se trouve dans un état critique. "Un certain nombre d'objets suspects dans le voisinage sont en train d'être examinés par des spécialistes et une zone d'exclusion est en place", a-t-elle en outre indiqué dans un communiqué. Un "engin explosif artisanal" a notamment été découvert dans la voiture d'un des assaillants.

    Il s'agit d'une "tragédie, mais tout à fait prévisible", a dénoncé auprès de l'AFP le chef de l'Association juive d'Australie, Robert Gregory, ajoutant que le gouvernement australien du Premier ministre Anthony Albanese "a été averti à maintes reprises, mais n'a pas pris les mesures adéquates pour protéger la communauté juive". "En ce moment même, nos frères et soeurs de Sydney, en Australie, ont été attaqués par d'ignobles terroristes dans une attaque très cruelle contre des Juifs qui s'étaient rendus à Bondi Beach pour allumer la première bougie de Hanouka", a déclaré le président israélien Isaac Herzog dans un discours prononcé lors d'un événement à Jérusalem.

    "Du sang partout"

    Selon la police de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, l'attaque a eu lieu dimanche vers 18h45, heure locale, sur la plage de Bondi, la plus célèbre d'Australie, habituellement prise d'assaut pendant le week-end par des foules de promeneurs, de nageurs et de surfeurs. "Nous avons entendu les coups de feu. C'était choquant, c'était comme dix minutes de détonations incessantes. On aurait dit une arme puissante", a déclaré à l'AFP sur les lieux Camilo Diaz, un étudiant chilien de 25 ans. "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré à l'AFP Timothy Brant-Coles, un touriste britannique. Un autre témoin, qui a requis l'anonymat, a dit avoir vu six corps gisant sur la plage.

    La télévision nationale ABC a montré des images de plusieurs personnes gisant dans l'herbe près de la plage, ainsi que d'un fusil posé contre un tronc d'arbre. Il y avait "du sang partout", a déclaré à ABC un habitant du quartier, Harry Wilson. "Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

    La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dite "choquée" par l'attaque et la cheffe de la diplomatie européenne a condamné un "acte de violence épouvantable contre la communauté juive". "L'Europe est aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout. Nous sommes unis contre la violence, l'antisémitisme et la haine", a écrit Ursula von der Leyen sur X. "Cet acte de violence épouvantable contre la communauté juive doit être condamné sans équivoque", a ajouté la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

    Ecrit le 14/12 12:39
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    Ecrit le 14/12 12:00
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    Ecrit le 14/12 11:00
    Mercosur : "En cas d'échec, beaucoup estimeront que l'UE n'est pas un partenaire fiable"

    Le bout du tunnel, enfin ? 25 ans après leurs débuts, les négociations de l'accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union européenne entrent dans leur dernière ligne droite. Après un dernier vote des eurodéputés à Strasbourg le 16 décembre, les Etats membres doivent se prononcer entre le 18 et le 19 décembre à l'occasion du Conseil européen.

    Jusque dans les derniers instants, l'issue apparaît incertaine. La France affiche toujours des réticences, malgré les concessions de la Commission européenne. Elle pourrait former avec l'Autriche, l'Irlande, les Pays-Bas ou encore la Pologne, une minorité de blocage susceptible de compromettre l'adoption du texte. Pour Alberto Rizzi, chercheur au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), un échec serait une catastrophe pour l'UE qui verrait sa crédibilité sur le plan du commerce international sérieusement mise à mal.

    L'Express : Vous estimez que l'accord est largement favorable à l'Europe. Pour quelles raisons ?

    Alberto Rizzi : Si l'on examine les produits concernés et l'évolution des droits de douane, on constate que le Mercosur est très protectionniste depuis une vingtaine d'années, surtout sur les biens industriels. Or l'industrie manufacturière européenne est très compétitive par rapport à celle des pays du Mercosur : la baisse des barrières tarifaires offrira donc à l'Europe d'importantes opportunités d'exportation.

    Plus largement, il faut rappeler que tous les produits importés du Mercosur, y compris agricoles et alimentaires, devront respecter les normes européennes. À ce titre, l'accord apparaît globalement plus avantageux pour l'Europe que pour le Mercosur, ce qui reflète aussi le poids économique supérieur de l'Union. Au sein de l'Europe, dans un même secteur, certaines entreprises profiteront beaucoup de l'accord, d'autres moins, et quelques-unes pourraient y perdre. C'est normal dans une phase d'ajustement après un accord commercial.

    Quelles sont aujourd'hui les principales idées reçues sur cet accord ?

    Il existe en effet une narration très répandue qui donne une vision partielle de la réalité. Par exemple, l'idée d'une invasion de produits agroalimentaires du Mercosur est infondée. Les volumes concernés par une réduction tarifaire sont très faibles : l'équivalent d'environ un filet de poulet à un filet de poulet et demi par habitant. C'est quasiment insignifiant, surtout si l'on compare avec les importations actuelles.

    Certes, les pays du Mercosur sont plus compétitifs que beaucoup de pays européens dans la production de viande bovine et de volaille, mais les quantités autorisées restent très limitées. Au-delà de ces volumes, les tarifs actuels continueront de s'appliquer.

    L'Union européenne a en outre prévu une clause de sauvegarde : si les importations en provenance du Mercosur provoquent des perturbations sur le marché européen, en termes de disponibilité ou de prix pour les consommateurs et les producteurs, il sera possible de rétablir les tarifs ou d'adopter d'autres mesures correctives.

    On ne peut pas encore savoir précisément quel sera l'impact des importations. Il est toutefois possible que l'augmentation des volumes touche surtout les morceaux de viande les plus prestigieux et les plus chers, car ce sont ceux qui sont les plus rentables pour les pays du Mercosur. Produire de la viande conforme aux normes européennes représente un coût important pour eux. Cela n'a donc pas de sens économique pour des morceaux peu valorisés.

    On peut s'appuyer sur l'expérience du CETA [NDLR : l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada], qui est le cas le plus proche : pour les producteurs canadiens, se conformer aux normes européennes s'est révélé très coûteux, au point qu'il n'y a pas eu d'"invasion" de produits bon marché. À l'inverse, beaucoup de consommateurs européens apprécieront de trouver de la viande argentine ou brésilienne à des prix plus bas.

    Certains producteurs européens seront toutefois exposés à une concurrence plus agressive du Mercosur, comme c'est toujours le cas lors d'un accord commercial. De leur côté, les producteurs industriels du Mercosur risquent également de souffrir face à la concurrence européenne.

    Et s'agissant du respect des normes phytosanitaires européennes, faut-il s'inquiéter ?

    Le sujet est complexe sur le plan du droit commercial. Il peut en effet exister un risque de résidus de fertilisants ou d'autres substances chimiques, car certains produits autorisés dans les pays du Mercosur ne correspondent pas totalement aux standards européens.

    On ne peut pas contrôler chaque conteneur ou chaque navire. Mais à ce titre, l'accord ne changerait rien : on ne contrôle pas 100 % des cargaisons aujourd'hui et on ne le fera pas davantage demain. En résumé, si le problème apparaît, il reste très marginal et la question se pose en fait déjà. Les critiques comportent donc une part de vérité, mais le risque est faible et surtout, il n'est pas lié à l'accord commercial.

    Les inquiétudes des agriculteurs européens sont-elles fondées ?

    En partie, mais tout dépend des agriculteurs dont on parle. L'Union européenne est elle-même exportatrice de produits agroalimentaires vers le Mercosur, notamment pour les produits à forte valeur ajoutée comme le fromage ou le vin, qui seront favorisés par l'accord. La protection des indications géographiques, essentielle pour de nombreux producteurs français (et italiens), sera renforcée.

    En réalité, les producteurs les plus vulnérables sont ceux qui ne sont pas spécialisés, qui produisent surtout pour le marché européen des biens sans qualité particulière ou sans ancrage géographique fort. Mais le risque qu'ils soient mis en difficulté reste limité par rapport à d'autres menaces beaucoup plus significatives pour la filière agroalimentaire : le changement climatique, la hausse du coût de l'alimentation animale, ou encore la volatilité des prix.

    La promesse de Bruxelles de mieux contrôler les importations agricoles suffit-elle à convaincre les pays encore opposés à l'accord ?

    La clause de sauvegarde et l'engagement européen à renforcer les contrôles ont contribué à faire évoluer progressivement la position italienne. Le président Macron a reconnu que les mesures européennes allaient dans la bonne direction, ce qui rend l'accord plus acceptable. Il est possible que la France ne vote pas en sa faveur, mais peut-être qu'elle choisira de s'abstenir, ce qui empêcherait la formation d'une minorité de blocage.

    Ces mesures ont compté, mais selon moi, ce qui a le plus influencé le changement de position en Europe, c'est la prise de conscience du nouvel environnement économique mondial et des évolutions du commerce international.

    Pourquoi l'Italie était-elle hésitante auparavant, et qu'est-ce qui explique son soutien actuel ?

    Les partis de droite italiens en particulier la Ligue de Salvini et, auparavant aussi, le parti de Giorgia Meloni - étaient traditionnellement opposés à presque tous les accords de libre-échange. Une partie importante de leur base électorale vient du monde agricole ou de milieux qui perçoivent négativement l'ouverture commerciale, surtout envers des pays en développement.

    Leur position a changé, notamment parce que l'Italie comprend désormais qu'elle a beaucoup à gagner avec cet accord. Je pense qu'après l'Allemagne et peut-être l'Espagne, elle sera le troisième pays à en tirer le plus de bénéfices. La majorité des exportations italiennes vers les pays du Mercosur concerne des produits industriels, pas des produits agricoles. De plus, la position très favorable de l'Allemagne a sans doute joué un rôle dans l'évolution de la position de Giorgia Meloni, qui est aujourd'hui beaucoup plus ouverte à l'accord qu'auparavant.

    Le ministère italien des Affaires étrangères a également joué un rôle clé. Il soutient depuis longtemps l'accord, notamment parce qu'après une réforme récente, la promotion économique de l'Italie à l'international relève entièrement de ses compétences. Une mission qui n'est pas compatible avec une opposition à un accord de libre-échange.

    La France, l'Autriche, les Pays-Bas et la Pologne forment pour l'heure cette minorité opposée à l'accord. Avec quels arguments ?

    Ils ne sont pas uniquement économiques. Dans le cas de la Pologne, par exemple, les motivations étaient surtout politiques, liées au contexte des élections présidentielles. Devenir favorable à l'accord aurait pu, selon le gouvernement de Donald Tusk, avantager le candidat adverse. Mais ce dernier a finalement gagné malgré tout.

    Le pays a aussi connu des tensions dans son secteur agricole à cause de l'afflux de produits ukrainiens entrés sans tarifs douaniers, dans le cadre des mesures de soutien de l'Union européenne à Kiev. Un contexte qui a renforcé la sensibilité du sujet. Le gouvernement cherchait donc surtout à conserver le soutien d'un électorat traditionnellement opposé à ce type d'accords.

    Si la France s'abstient, l'accord pourra être approuvé par le Conseil sans difficulté. Elle reste donc l'acteur clé. L'an dernier, l'Italie avait été, pour ainsi dire, "courtisée" par la France afin de rejoindre une minorité de blocage. Seul, Paris ne pouvait pas empêcher l'accord, mais avec l'Italie et la Pologne, elle formait un groupe capable de le bloquer. Aujourd'hui, ce scénario devient beaucoup moins probable. La majorité des États membres est désormais favorable au texte.

    Pour la France, bloquer l'accord n'apporterait rien de positif. Au contraire : l'Allemagne y attache une grande importance, tout comme la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Dans le contexte politique et budgétaire actuel où elle se trouve, la France n'a pas intérêt à s'opposer frontalement à Berlin et à la Commission.

    Dans le scénario où l'accord échoue, quel serait le coût politique et économique pour l'Union européenne ?

    Ce serait une véritable catastrophe, non seulement d'un point de vue économique mais aussi géopolitique. La crédibilité même de l'Union européenne serait atteinte. Cet accord n'est pas important uniquement pour l'Europe et les pays du Mercosur : il envoie aussi un signal à tous ceux qui envisagent un partenariat commercial avec l'UE.

    En cas d'échec, beaucoup estimeront que Bruxelles n'est pas un partenaire fiable, ce qui compliquerait sérieusement la conclusion d'autres accords. Se dire qu'après vingt ans de négociations - ce qui est le cas pour le Mercosur - l'UE n'est toujours pas capable de finaliser un texte en ferait douter plus d'un. Or l'Union européenne subit une forte pression pour aboutir à un accord avec l'Inde au début de l'année prochaine. Si New Delhi considère que l'UE manque de crédibilité, les discussions risquent de ne même pas commencer, envoyant un signal très négatif au reste du monde.

    Il faut toutefois être clair : le Mercosur ne peut pas remplacer les États-Unis dans le commerce européen. Le marché est plus petit, la demande plus limitée et le pouvoir d'achat américain bien supérieur. Mais dans une période où les échanges transatlantiques se tendent, disposer de partenaires complémentaires devient essentiel.

    Enfin, un échec ouvrirait un espace pour d'autres acteurs, notamment la Chine, dans les pays du Sud. Beaucoup souhaitent un accord avec l'UE en raison de la taille et de l'attractivité de son marché. Mais si l'Union se montre incapable de conclure, ils se tourneront vers Pékin, jugé plus fiable et réactif. C'est un risque majeur pour la position internationale de l'UE.

    Ecrit le 14/12 08:45