FLINCK (Govert), Isaac benissant jacob - BACH, cantate 39, ouverture
L’un sera plus fort que l’autre et le grand servira le petit
Genese 25,23
Govert FLINCK - Isaac bénissant Jacob 1639
Pour obtenir la bénédiction du vieil Isaac, presque aveugle sur son lit, Jacob s’est transformé en Esaü. Toute la scène est surveillée et contrôlée par l’épouse d’Isaac, Rébecca, à qui Dieu a prédit la supériorité de Jacob sur son aîné-jumeau Ésaü. Le thème de l’éviction du premier fils est constant dans la Bible. Comme Abraham avec Ismaël, Isaac est prisonnier de l’évidence que la première place revient à l’aîné. Mais Rébecca tire de la prophétie reçue la certitude que l’élection n’est pas liée au droit de naissance, ni la bénédiction à la force: le plus grand n'est pas superieur au petit. Jacob arrivera d'ailleurs plus tard devant son frère Esaü en se prosternant devant lui, comme un vassal devant son suzerain, mais c’est en frère aimant qu’Esaü se jettera à son cou, et leurs larmes communes signeront leur réconciliation
(Isaac bénissant Jacob 1639. Rijksmuseum, Amsterdam)
Illustr musicale: Jean-Sabastien BACH - cantate bwv 39 Brich Dem Hungrigen - ouverture.mp3
Le texte de ce mouvement est une paraphrase de Isaïe 58:7-8 dans laquelle le don de nourriture, d'un abri et de vêtements aux nécessiteux est considéré comme un acte de charité divine. Ce long et complexe mouvement dépeint dans sa forme musicale la distribution du pain aux affamés en “distribuant” des accords staccato aux différentes forces musicales (flûtes à bec, hautbois, puis les cordes). Les « misérables » se reconnaissent dans les plaintes harmoniques chromatiques descendantes qui contrastent avec les régulières ponctuations de la distribution de la nourriture.