BOUCHER (Francois), pastorale 1730 - MONTEVERDI (Claudio), pur ti miro
homme volage ne sait à quels seins se vouer
Claude ROBERT
Francois BOUCHER - pastorale 1730
Avec les decorations de demeures illustres, Boucher lance le genre de la pastorale: des jeunes gens de la meilleure société se déguisent en bergers et bergères pour se livrer, en toute bienséance, à des activités irréprochables mais hautement suggestives. Cette représentation idéalisée de la vie rurale s’inscrit dans un mouvement de retour à la nature qui prendra plus d’ampleur sous le règne de Louis XVI.
Illustration musicale: Claudio MONTEVERDI - l'Incoronazione di Poppea - pur ti miro
« Pur ti miro » (Enfin je peux t'admirer !). Le rideau retombe sur ce chant de triomphe débordant d’exaltation et de sensualité. Ce duo du Couronnement de Poppée de Monteverdi est certainement l'une des plus belles arias jamais écrites à l'opéra. Les deux voix de soprano et d'alto s'accompagnent et se croisent avec sensualité, se confondant parfois, dialoguant aussi comme si l'une était l'écho de l'autre. Monteverdi initie ce procédé, tiré du madrigal, et qui sera maintes fois utilisé par les compositeurs de l'art lyrique pendant plus de deux cent ans après Monteverdi.
Pur ti miro, pur ti stringo,
pur ti godo, pur t’annodo
più non peno, più non moro,
o mia vita, o mio tesoro.
Io son tua, tuo son io.
Speme mia, dillo dí,
l’idol mio, tu sei pur.
Si mio ben, si mio cor, mia vita, si.
tant je te regarde, tant je te tiens,
tant je t'apprécie, même si je t'ennuie
tant je ne souffre pas, tant je ne meurs pas,
o ma vie, o ma chérie.
Je suis à toi, tu es à moi.
Mon espoir, je le dis,
mon idole, toi si pure.
Oui mon bien, oui mon cœur, ma vie, oui.