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l'art par la musique

AUBERT (Louis), l enfant en penitence 1760
DUTEIL (Yves), prendre un enfant

Les enfants sont au centre des sensations, donc du monde

Pascal THOMAS - Le Figaro 28 mars 2001

Louis AUBERT - l'enfant en penitence 1760
Cet Enfant en pénitence est contemporain de l’Émile de Jean-Jacques Rousseau, qui affirme l’importance de la sensibilité dans l’éducation. Pour Rousseau, l’enfant n’est pas un adulte en plus petit : il a des pensées et des manières de ressentir qui ne sont pas les nôtres, et rien ne serait plus faux que de croire qu’elles seraient restreintes par rapport aux nôtres ! Chez le petit garçon de Louis Aubert, la peine est présente physiquement dans tout le corps. On peut lire la tristesse des pieds à la tête : le visage, le regard, le corps entier manifestent de la frayeur, de la déception, de la tristesse. Même le vêtement souligne la fragilité de l’enfant ! L’agencement des volumes et des masses dans l’architecture de la scène semble parler également : ce petit corps avachi, recroquevillé, coincé entre une bûche et un tonneau… C’est un tableau très important, qui témoigne de l’attention nouvelle à l’égard des jeunes générations. Émile ou De l’éducation (1762) est un livre fondamental, car Rousseau met en scène un enfant qui a ses particularités propres, qui mérite de l’attention et du soutien. La seconde moitié du XVIIIe siècle marque une évolution : on voit poindre un projet éducatif, fondé sur les émotions, la sensibilité individuelle. La société des Lumières impose l’idée que cette sensibilité propre aux tout-petits a trop longtemps été ignorée, qu’elle doit désormais être au cœur de la pédagogie pour que l’enfant se réalise.

Illustration musiclale: Yves DUTEIL - prendre un enfant

Prendre un enfant par la main
Pour l'emmener vers demain
Pour lui donner la confiance en son pas
Prendre un enfant pour un roi

Prendre un enfant dans ses bras
Et pour la première fois
Sécher ses larmes en étouffant de joie
Prendre un enfant dans ses bras

Prendre un enfant par le cœur
Pour soulager ses malheurs
Tout doucement, sans parler, sans pudeur
Prendre un enfant sur son cœur

Prendre un enfant dans ses bras
Mais pour la première fois
Verser des larmes en étouffant sa joie
Prendre un enfant contre soi

Prendre un enfant par la main
Et lui chanter des refrains
Pour qu'il s'endorme à la tombée du jour
Prendre un enfant par l'amour

Prendre un enfant comme il vient
Et consoler ses chagrins
Vivre sa vie des années, puis soudain
Prendre un enfant par la main

En regardant tout au bout du chemin
Prendre un enfant pour le sien