Un regard dérange
Dominique-Joël BEAUPRE
Fernand KHNOPFF - portrait de Melle Van der Hecht
Le regard des personnages dans ses tableaux, femmes ou fillettes essentiellement, est très important. C'est un regard qui évoque un autre monde. Ses compositions emplies de mystère, où règnent des femmes inaccessibles, entourées d'objets chargés de symboles ou plongées dans une profonde rêverie, s'imposèrent d'emblée comme l'incarnation du nouveau courant pictural.
Les couleurs sont une des caractéristiques primordiales de son Åuvre : les gammes de tons délavés accentuent l'aspect nostalgique et froid de ses tableaux. Les pastels évoquent le monde du rêve. Le bleu, par exemple, est la couleur du ciel et d'Hypnos, dieu du sommeil. Assez logiquement, Khnopff privilégie donc l'aquarelle et le dessin au crayon par rapport à la peinture à l'huile. Le cadrage est toujours moderne et original.
Sa lecture est souvent énigmatique, voire impossible, mais une exquise délicatesse de composition, une grande séduction de style et une évidente subtilité intellectuelle corrigent toujours cette faiblesse.
Illustration musicale: W.A. MOZART - concerto pour piano n9 - 02 andantino
Cette Åuvre est très prisée des critiques. Charles Rosen considère qu'il s'agit peut-être du premier chef-d'Åuvre indubitable du style classique2 dans le genre du concerto pour piano et orchestre. Alfred Einstein l'a surnommé l'« Héroïque » de Mozart3 (la symphonie no 3 de Beethoven dite « Héroïque », également dans la tonalité de mi bémol majeur), celui-ci en tant qu'Åuvre ouvrant un chemin nouveau dans le domaine concertant, comme celle-ci le sera dans le domaine symphonique.