Un jardin où l'on peut tout cueillir,
tout manger, tout quitter et tout reprendre ...
COLETTE - la retraite sentimentale
Claude MONET - femmes au jardin 1866
En 1866 Claude Monet entreprend de peindre en plein air un tableau de grand format. L'ambition du jeune Monet est de réussir à intégrer des personnages dans un paysage, avec l'impression que l'air et la lumière circulent. Le peintre trouve une réponse en peignant les ombres et les lumières colorées, les trouées de soleil filtrant à travers le feuillage, les reflets clairs en halos dans la pénombre. "Le soleil tombait droit sur les jupes d'une blancheur éclatante ; l'ombre tiède d'un arbre découpait sur les allées, sur les robes ensoleillées, une grande nappe grise. Rien de plus étrange comme effet. Il faut aimer singulièrement son temps pour oser un pareil tour de force, des étoffes coupées en deux par l'ombre et le soleil" (Emile Zola). Les visages, imprécis, ne peuvent être assimilés à des portraits. Camille, la compagne du peintre, a posé pour les trois figures sur la gauche. Monet rend avec souplesse la blancheur des robes : il les campe solidement dans la structure de la composition - qui décline des verts et des bruns -, donnée par l'arbre central et le chemin.
Illustration musicale: Charles TRENET - un jardin extraordinaire 1957
Après un gala en Suede, Charles Trenet est invité à un dîner à l'ambassade de France, qu'il cherche à éviter, il se promène dans un parc, et il y voit les statues qui bougent la nuit. Une source d'inspiration de la chanson pourrait être aussi le jardin des plantes ou le jardin des Tuileries. La chanson peut, dans ce cas, être une allusion aux rencontres anonymes et nocturnes. L'homosexualité en France étant à l'époque considérée, si publique, comme atteinte à la pudeur, les paroles n'auraient pu être plus explicites. Charles Trenet, homosexuel dévoilé bien malgré lui en 1963, connaissait les us, coutumes et difficultés de la vie homosexuelle de l'époque.
C'est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain. Ils remuent leur derriére
En me disant Thank you very much, Monsieur Trenet
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on
Mais moi, je sais que, dés la nuit venue
Elles s'en vont danser sur le gazon
Papa, c'est un jardÃn extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyere
Comme clients ils ont Monsiur le Maire et le sous-préfet
Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Oú le turistes s'ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J'avoue que ce samedi-lá je suis entré par hasard
Dans, dans, Dans Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buldings et des passages cloutes
Y avait un bal que donnaient des primeveres
Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient
Une chanson pour saluer la lune
Dés que celle-ci parut, toute rose d'émotion
Elles entonnerent, je crois, la valse brune
Une vieille chouette me dit: Quelle distraction
Mama, dans ce jardÃn extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint pres de moi, et la me dit sans manieres
Vous me plaisez beaucoup J'aime les hommes dont le yeux brillñent
Il fallait bien trouver, dans cette grande ville perverse
Une gentile amourette, un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que L'amour est un commerce
Dans les bars de la cité Qui, mais oui mais pas dans
Dans, dans, dans Mon jardin extraordinaire
Un ange du bizarrre, un agent nous dit
Entedez-vous sur la verte bruyere
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poete
Mais nou préférions, Artémise et moi
La douceur d'une couchette secrete
Qu'elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir ou le jardÃn setrouve
Il est, vous le voyez, ou coeur de ma chanson
J'y vole parfois quand un chagrÃn m'éprouve
Il suffit pour ca d' un peu d'imagination