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Nos regards se sont télescopés. Explosion d'un désir. En une seconde, ce sentiment violent, reciproque, qui traversait l'espace de ce bureau desormais vide. il n'y avait plus personne, il y avait deux corps, deux regards... Temps suspendu... Ses yeux projettaient plus de désir que mes yeux ne pouvaient en recevoir. Eclat impudique de sensualité... Et ce magnetisme entre nos deux corps, de plus en plus fort, attirance violente, sensuelle... et ses yeux dans les miens, Jeu subtil de deux regards, de deux desirs ... se capter l'un l'autre, le faire succomber, me faire plus séduisante encore... Il me provoquait avec un art consommé de gestes discrets, divinement sensuels et son regard mouillé..
Il s'est approché un peu plus. Il m'a abordée. J'avais les mains moites, les jambes dans du coton. Odeur de parfum, mon parfum de femme, et sa voix, délicatement posée. Son regard s'est planté dans mes yeux. Attirance quasi magnétique de deux corps qui se désirent, qui se rapprochent, irrésistiblement. Ma respiration s'est précipitée.... Son souffle m'appellait. Mon corps tout entier le réclamait. Nos lèvres se sont touchées, et enfin, se sont rejointes. Nos langues se sont mêlées. un feu me ravageait l'intérieur. Puis, j'ai passé mes mains sous ses vêtements, sur la peau de ses flancs. Je l'ai vu frissonner. Il m'a devinée ... Il m'a emmenée chez lui, et dans la chaleur de ses draps je me suis donnée à lui. Il est venu en moi, ses mains sur mes seins chauds, nos deux corps confondus l'un dans l'autre. Et il m'a aimée. Il a crié et j'ai vibré, sa chaleur dans mon ventre, sa semence qui s'éjectait en moi, et ce fut bon, oui, si bon de me sentir si petite dans cet univers infiniment grand. Je crois que c'est là, quand nos regards se sont croisés, que j'ai tout attrapé, l'amour, l'orgasme et la fièvre.
(Dominique Chénier)