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date de publication: mardi 20 octobre 2020


ARDON, Sarah 1947 - MOZART, requiem, lacrimosa

Et si je porte en moi une detresse sans nom, c'est parce que, en cette nuit là,
j'ai vu des enfants sages et recueillis, porteurs de rêves muets,
se diriger vers les ténèbres, avant de se consummer dans les flammes

Elie WIESEL - Tous les fleuves vont à la mer - Ténèbres

Mordecai ARDON - Sarah 1947
En 1947, l'artiste israélien Mordecai Ardon peint le scénario du pire. Isaac est mort aux pieds de Sarah, sa mère epleurée qui crie l'appel du shofar. Parallèlement a l'Isaac mort, une échelle couchée marque la continuité juive avec deux impasses: l'échelle de Jacob, qui ne sera pas, et la voie ferrée menant à Auschwitz. La mère et l'enfant sans visage font écho au motif universel de la pieta, la mère tenant son enfant décédé, que ce soit dans l'Antiquité ou à notre époque.

illustr musicale: W.A. MOZART - requiem - lacrimosa 1791
Tout a été pensé pour que l’oeuvre soit à la fois pathétique et calme. le chœur domine et laisse éclater sa puissance. L’ultime composition de Mozart touche au sublime. On raconte que lors de la répétition qui eut lieu la veille de sa mort, Mozart, arrivé à la 8e mesure du Lacrimosa, fondit en larmes, devinant qu’il s’agissait là des dernières lignes de musique qu’il écrivait.